Biographie
Jean-Baptiste Chèze est né le 17 août 1870 en Corrèze.
Son père, Gratien Chèze, était un marchand connu
de draps corrézien. Il pert sa mère à l’âge de 8 ans et cela a été sa première grande perte. Il apprend à lire, écrire et compter
à l’école du “père Four”, puis part à ses 11 ans
au collège de Treignac. Ses études terminées,
il décide de quitter la Corrèze, suite au remariage
de son père. Il s’engage dans l'armée à 18 ans.
Après deux années de service, il est nommé sergent et recruté pour cinq ans au quatorzième bataillon de chasseurs alpins
en garnison dans le Dauphiné.
A la fin de son contrat, Jean-Baptiste Chèze veut changer de vie. Il part alors à Paris où il est engagé en tant que commis-greffier à la préfecture de la Seine en 1896.
Il monte ensuite en grade en devenant commis principal, rédacteur et enfin rédacteur principal.
Il collabore dans le même temps à la revue Lemouzi.
Il ne publie pas souvent mais peaufine ses œuvres pour n’offrir aux lecteurs que des travaux parfaitement mûris.
Il épouse en 1898, à Brach, lieu-dit
près de Saint-Priest-de-Gimel,
Marie-Anne-Emilie Graille qu’il aime passionnément.
En 1916, sa tendre épouse meurt à son tour et le laisse
seul avec son fils et sa fille. Ce fût là sa deuxième grande perte, dont il ne se remettra jamais.
Jean-Baptiste Chèze, laissant parler sa tristesse, écrit le recueil Mily qui sort en 1918. Lors de la Première Guerre mondiale, il attrape la grippe espagnole qui l'affaiblit.
Il prend alors sa retraite en 1925 et déménage deux ans
plus tard chez sa belle famille à Brach, où il reste jusqu’à la fin de sa vie en 1935. Atteint d’une demi-paralysie, il ne peut
plus écrire, marcher et peine à s’exprimer. En 1934,
les Monédières rendent hommage au poète,
lors d’une soirée présidée par le député Charles Spinasse
qui prononça un long discours en l’honneur de l’artiste, absent :
“Merci, Chèze d’avoir tant aimé notre pays, ses traditions et
son vieux parler, la maison, comme vous le dites, notre héritage. Merci d’avoir montré que toute la poésie peut tenir dans
une oeuvre limousine et d’avoir ravivé le sentiment affaibli d’une race ancienne et noble,
la fierté d’un passé qui reste aux heures de lassitude
et de découragement comme un rayon de soleil à nos cœurs. [...]
Et même si notre langue devait disparaître un jour, malgré
vos efforts, chers amis Clément, Nouaillac et de Nussac, merci, Chèze, d’avoir contribué à ranimer la flamme d’un de ces foyers où s’alimentent les énergies françaises. ”
Passant ses journées à recevoir des visites,
Jean-Baptiste Chèze se fatigue peu à peu
et c’est le 13 août 1935, qu’il part rejoindre sa mère
et sa femme.
Il est enterré le 16 août à Saint-Priest-de-Gimel.
CH/105, Le poète Limousin J.-B. Chèze (1870-1935), Joseph Nouaillac